Le parc du Moulin à Tan fermé au public
Les allées du parc préféré des Sénonais sont toujours impraticables. La vanne y a pris ses aises, les dégâts sont conséquents. La réouverture est reportée.
Le public va devoir encore patienter
Depuis le 23 janvier, le parc du Moulin à tan, noyé sous les eaux de la Vanne, est fermé au public. Sa réouverture, plusieurs fois annoncée, plusieurs fois reportée - d'abord de semaine en semaine, puis par quinzaine, était envisagée le lundi 19 mars.
Un objectif qui ne devrait pas se concrétiser avant de longues semaines. « La Vanne continue de déborder, s'inquiète Aurélien Loizeau, responsable du service des espaces verts de la Ville de Sens. Les eaux traversent le parc pour aller s'écouler dans la Lingue en contrebas. L'eau reste coincée dans les zones cuvettes. On ne pourra envisager une date de réouverture que lorsque la Vanne aura fini de déborder. »
« Il y en a encore pour plus d'un mois avant la décrue »
Encore faut-il que le niveau des eaux baisse. « En l'état actuel des choses, le Syndicat des eaux de la Vanne n'a aucun moyen d'influer sur le niveau de l'eau, explique son président, Jean-Pierre Vereecke. La pluviométrie a été trois fois supérieure à une période normale. La Vanne voit passer, en ce moment, un million de m³ de plus par jour. Ça représente un débit de 18 m³ par seconde, au lieu des 7 ou 8 habituels. »
Un tel débit s'explique non seulement par des précipitations exceptionnelles, mais également par un « bassin-versant très important, précise Nicolas Peretti, responsable du service environnement de l'agglomération du Grand Sénonais. Les eaux de la rivière viennent d'un territoire de 1.000 kmâ, qui va jusqu'à Troyes. C'est une énorme surface de collecte des eaux, qui passent toutes par Sens. C'est un passage obligé avant la confluence avec l'Yonne. »
Or, le technicien ne peut que constater que ce bassin-versant est « saturé ». Les sols « sont imprégnés, leur capacité à éponger de nouvelles précipitations est très réduite, et la Vanne n'est pas équipée d'ouvrages de retenue qui permettraient d'en réguler le cours. Il faudra du temps avant que le bassin ne se vide, plusieurs semaines. »
« Il y en a encore pour plus d'un mois avant la décrue », estime Jean-Pierre Vereecke. Cette baisse des eaux qui tarde à s'amorcer ne suffira toutefois pas à rendre le parc aux visiteurs. « L'état du parc n'est pas compatible avec une réouverture rapide, reconnaît Paul-Antoine de Carville, adjoint au maire en charge de l'amélioration du cadre de vie. Il faut être réalistes, nous envisagions de rouvrir le 18 mars, cela va prendre plus longtemps. »
Certains dégâts ne se verront qu'à l'été
« On sait que c'est embêtant, mais on ne veut prendre aucun risque avec la sécurité des personnes. Il y aura un temps de séchage et de sécurisation, qui peut prendre plusieurs semaines. Les allées sont très abîmées, l'état des arbres sera évalué cet été. »
Natalie Favart, l'Yonne Républicaine, publié le 07/03/2018